Une journée de distribution à Djenné

De réelles opportunités de survie à la pandémie de COVID-19 pour les communautés

Aid supplies on display.
21 Juillet 2020

 Nous sommes à la fin du mois de mars et les agents de Mercy Corps se trouvent au marché principal de Djenné. L'équipe du projet PASERREL s'est rassemblée non loin de la Grande Mosquée - un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO - dans un grand point de rassemblement en plein air où elle accueille les participants par groupes de 30, conformément aux directives de distribution en période de COVID-19.

Plus de 700 personnes reçoivent l'aide de l’USAID dans cette cinquième vague de distribution de bons alimentaires pour les personnes déplacées, les rapatriés et les familles d'accueil dans le district de Djenné de la région de Mopti. En plus de la distribution, 1.137 participants supplémentaires recevront une assistance aux ménages à Socoura, dans la ville de Sévaré.

Malian woman at distribution location.
Fatoumata Dicko, à gauche, attend son tour - dans le respect de la distanciation sociale - lors de la distribution de bons d'alimentation et de WASH.

Comme des centaines de personnes à Djenné ce jour-là, Fatoumata Dicko, 44 ans, mère de quatre enfants, a présenté sa carte de participante au personnel de terrain. Après avoir rempli les conditions requises, elle a récupéré son kit WASH et un bon d'alimentation - divisé en deux sous-tranches de 38 et 33 dollars - et s'est rendue chez son fournisseur habituel de produits alimentaires.

Les kits d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) comprennent des récipients, du savon et des produits de traitement de l'eau. Cela, afin de garantir que les participants aient accès à de l'eau propre et qu’ils puissent préparer et manger des aliments dans un environnement propre pour réduire la transmission de maladies, notamment le COVID-19.

Malian women at distribution event.
Fatoumata attend son tour sur le site de distribution à Djenné.

Originaire d'un petit village situé entre Waya et Sanouna dans la commune de Sofara, Fatoumata vit à Djenné depuis deux ans. Elle gagnait sa vie en fabriquant des nattes artisanales dès l'âge de huit ans.

"Du jour au lendemain, nous avons été obligés de quitter notre village car des chasseurs nous ont attaqués et ont volé notre bétail. Nous vivions dans la pauvreté et étions confrontés à d'énormes difficultés et dangers", explique-t-elle.

A son arrivée à Djenné, les autorités locales dont le chef de village, le maire et le chef de quartier ont accueilli Fatoumata. Mais ici, elle avait toujours du mal à joindre les deux bouts. Trouver de la nourriture, payer le loyer, les factures d'eau et d'électricité devenaient des défis quotidiens.

Peu de temps après, Fatoumata a appris l'existence du soutien de l'USAID par l'intermédiaire du pont focal des déplacés de son quartier. Comme des milliers de personnes dans la région, elle a été identifiée par le comité de ciblage local avant la réception de ses premiers bons alimentaires fin 2019, ce qui, selon elle, a eu un grand impact sur sa nutrition et celle de sa famille.

"Cela permet à ma famille d'avoir une alimentation régulière et équilibrée. Je prends principalement du riz, du lait, du sucre et de l'huile. Les rations durent généralement 15 jours car je vis dans une famille nombreuse", explique Fatoumata.

Malian woman receiving voucher.
Fatoumata a reçu son premier bon alimentaire en décembre 2019, avant l’application des mesures barrières contre le COVID-19.

Face à la pandémie de COVID-19

Par rapport aux mesures de prévention du COVID-19 - dont elle avait entendu parler sans avoir accès aux matériels - Fatoumata est très heureuse d'avoir un kit WASH comprenant du savon, des récipients pour se laver. "Nous allons pouvoir nous laver correctement les mains et aussi nos vêtements", dit-elle.

"Aujourd'hui, nous effectuons cette distribution de bons alimentaires dans un contexte nouveau dû à la pandémie de coronavirus. Elle est couplée à la distribution de kits WASH, avec des comprimés de traitement de l'eau et des savons. Il nous a fallu adapter notre intervention à ces mesures sans pour autant arrêter les activités. Nous avons espacé les participants d'un mètre minimum. Nos agents sont également protégés par des masques et des gants", explique Moussa Bamadio, qui supervise la mobilisation communautaire.

Un membre du personnel du projet est occupé à préparer les kits d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) pour la distribution. Ces kits sont complémentaires à l'aide alimentaire car l'eau, l'assainissement et les pratiques d'hygiène conduisent à une préparation sanitaire des aliments et contribuent à la sécurité alimentaire.
Fatoumata a reçu des bons WASH et des bons alimentaires.
L'équipe du projet - assise et masquée - avec un bénéficiaire sur le site de distribution à Djenné.

 

Les Etats-Unis aident le Mali à répondre à la pandémie de COVID-19 de nombreuses manières. Des kits WASH, comme celui que Fatoumata a reçu, étaient déjà prévus dans le cadre de notre aide humanitaire au Mali, et le pays a reçu plus de 9 millions de dollars de financement supplémentaire pour la COVID-19 cette année. L'amélioration de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène est une partie importante du voyage de chaque pays vers l'autonomie. Grâce au soutien de l'USAID entre 2008 et 2017, 42 millions de personnes dans le monde ont reçu de l'eau potable.